Le MENA-CAB lance un appel à ViiV pour l’accès rapide au Dolutegravir pour les enfants Jordaniens et Libyens

Co-organisée par l’ALCS-Maroc et ITPC-MENA, la réunion du MENA CAB a réuni 17 militants venus de 9 pays de la région avec pour objectif initier un dialogue avec la Fondation du Medicines Patent Pool et le laboratoire pharmaceutique ViiV Healthcare afin d’améliorer l’accès au traitement du VIH dans la région. Une région considérée aujourd’hui comme ayant l’une des deux épidémies les plus croissantes dans le monde, et en meme temps enregistrant le plus faible taux de couverture de traitement, avec seulement 14% des personnes en besoin de traitement qui en bénéficient.

Selon Othman Mellouk, responsable plaidoyer de ITPC-MENA : « C’est la première fois dans la région MENA que des représentants des personnes vivant avec le VIH et des activistes de la société civile se réunissent en un conseil consultatif de la communauté et rencontrent officiellement des firmes pharmaceutiques et des institutions de santé publique pour les interroger sur leur responsabilité pour garantir l’accès au traitement et pour assurer que toutes les personnes dans le besoin puissent accéder aux traitements qui sauvent des vies ».

Lors de la réunion avec la Fondation du Medicine Patent Pool, les activistes ont discuté de l’exclusion de plusieurs pays de la région MENA des licences négociées par cette fondation avec l’industrie pharmaceutique. Les militants ont également dénoncé l’exclusion des quelques enfants de Jordanie et Libye à l’accès à deux médicaments essentiels dans le cadre de ces licences. Ils ont appelé le Medicines Patent Pool à réouvrir de toute urgence les discussions avec les laboratoires en vue d’amender les licences, afin que tous les enfants aient accès au traitement dans ces deux pays.

Les questions suivantes ont été soulevées lors de la réunion avec ViiV Healthcare : informations sur les antirétroviraux de Viiv, les politiques de tarification et d’enregistrement, les droits de propriété intellectuelle, le contrôle de qualité des médicaments, et les résultats des essais cliniques menés sur de nouveaux médicaments en développement. Les activistes ont exhorté ViiV de réexaminer les pays inclus dans l’initiative d’accès, en particulier l’exclusion des enfants en Jordanie et en Libye. Des discussions spécifiques ont également porté sur le cas de la Palestine, compte tenue de la situation humanitaire qui prévaut actuellement. En ce qui concerne le médicament récemment mis sur le marché, le Dolutégravir, les militants ont demandé l’accès rapide et une baisse des prix dans tous les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la région MENA.

« Il était très agréable de noter qu’à la suite de nos efforts de renforcement des capacités au cours de ces trois dernières années, le niveau de la communauté et des personnes vivant avec le VIH s’est développé. Les activistes communautaires ont désormais une approche différente de l’approvisionnement en médicaments. Les personnes vivant avec le VIH ont compris que rien n’est donné pour acquis, et que si elles ne se battent pas pour leurs droits, tout ira dans le sens de l’intérêt commercial des laboratoires », a ajouté Othman Mellouk.

Le compte rendu de la réunion ainsi que les positions du MENA-CAB concernant les politiques spécifiques des laboratoires, seront bientôt disponibles sur notre site web (www.itpcmena.org).