Communiqué de presse de ITPC-MENA : Journée mondiale contre l’hépatite 2022
Le 28 juillet 2022
Le traitement des hépatites ne peut pas attendre
Rapprocher les soins des communautés est essentiel
La Journée mondiale contre l’hépatite – le 28 juillet – est un jour important que nous célébrons chaque année et qui vise à sensibiliser au fardeau des hépatites B et C dans le monde et se rassembler pour se réengager à atteindre les objectifs d’élimination de l’hépatite B (VHB) et de l’hépatite C (VHC).
ITPC-MENA soutient le slogan « « Je ne peux pas attendre. » « I Can’t Wait. » » choisi par l’OMS pour la Journée mondiale contre les hépatites virales 2022 célébrée aujourd’hui et demande au gouvernement Marocain d’agir pour mettre fin aux hépatites virales.
Les hépatites B et C causent plus de 1,3 million de décès par an, plus que le VIH/sida, la tuberculose ou le paludisme. Ces deux virus sont responsables de deux cas sur trois de décès par cancer du foie dans le monde.
Sur les 325 millions de personnes vivant avec une hépatite virale dans le monde, 9 sur 10 vivent avec l’hépatite B ou l’hépatite C sans le savoir. Cela augmente la probabilité que les personnes atteintes de la maladie la transmettent à d’autres et les expose également au risque de développer des complications pour la santé et le foie, conduisant finalement à un cancer du foie ou à une maladie hépatique mortelle.
Au Maroc, on estime que 400.000 Marocains environ vivraient avec le virus de l’hépatite C et 5.000 Marocains en meurent chaque année.
En 2019, une première enquête nationale de séroprévalence des HV a été lancé. Dans le cadre de cette enquête, un total de 12.676 personnes a été questionnées, dont 12.147 ont été prélevées, auprès de 4.575 ménages visités par les 17 équipes d’enquêteurs.
Seules 62 et 57 personnes ont déjà fait un dépistage de l’hépatite B et l’hépatite C respectivement, soit 0,5 et 0,4% des répondants. Parmi elles, 8 étaient connues porteuses d’hépatite B (12,9%), dont 5 traitées et 3 connues porteuses d’hépatite C (6%) dont 2 traitées.
Concernant les facteurs d’expositions à l’HVB/HVC, 30% et 40% des participants ont rapporté un antécédent de soins dentaires médicalisés et non médicalisés, respectivement, le recours aux services de barbiers traditionnels (22%), recours aux saignées traditionnelles (7%), transfusion sanguine (2%), une incarcération (0,4%) et injection de drogues (0,1%).
Les virus B et C sont les plus courants et entraînent 1,1 million de décès et 3 millions de nouvelles infections par an. Une personne meurt toutes les 30 secondes d’une hépatite virale – même pendant la crise actuelle liée à la COVID-19.
« Aujourd’hui, nous disposons plus que jamais d’outils pour prévenir et traiter ces hépatites et sauver ces vies », a déclaré Othmane MARRAKCHI, chargé du plaidoyer à ITPC-MENA. Pour cela :
- L’intégration de l’élimination de l’hépatite virale avec d’autres services de santé ne peut plus attendre.
- Le financement du dépistage précoce, des soins et du traitement des hépatites virales ne peut plus attendre.
- L’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de l’hépatite B ne peut plus attendre.
- Valider les efforts d’élimination de l’hépatite dans les pays ne peut pas attendre.
- La couverture santé universelle pour toutes les personnes atteintes d’hépatite ne peut pas attendre.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) veut éliminer les hépatites virales à l’horizon 2030 et le Maroc doit montrer la voie et l’exemple. Pour ce 28 juillet, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite, ITPC-MENA demande au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch et au Ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, une accélération de la mise en œuvre de la stratégie nationale contre les hépatites virales qui bloque depuis six ans.
La production au Maroc des nouvelles générations de médicaments contre les hépatites B et C a contribué à réduire le coût du traitement. Dès lors, il est temps de revoir, de façon plus ambitieuse, les cibles nationales de dépistage et de traitement. Par ailleurs, le coût actuel du traitement pourrait être réduit grâce à une reforme de lois de propriété intellectuelle qui entravent l’entrée sur le marché de version génériques de nouvelles générations de traitement.
Les décideurs ne peuvent plus attendre et doivent agir maintenant pour faire de l’élimination de l’hépatite une réalité grâce à la volonté politique et au financement.
Aujourd’hui, ITPC-MENA réitère son engagement dans la lutte contre l’hépatite C, mais également toutes les maladies infectieuses, et rappel que si nos activités de plaidoyer portent principalement sur la levée des barrières liées à la « Propriété Intellectuelle », c’est que nous estimons que c’est la clé pour résoudre le problème de l’accès au traitement au Maroc.
Pour plus d’informations sur notre travaille en relation avec la propriété intellectuelle, nous vous encourageons vivement à prendre contact avec notre chargée de plaidoyer :
Mr Othmane Marrakchi
Adresse suivante : othmane.marrakchi@itpcmena.org
Téléphone au 0623737536.