L’Algérie obtient son inclusion dans la licence ViiV Healthcare et MPP pour adultes permettant un meilleur accès aux traitements anti-VIH à base de dolutégravir (DTG)
L’Algérie est enfin ajouté à la liste des pays qui bénéficient de traitements abordables et de qualité à base de dolutégravir (DTG) dans le cadre de la licence en cours de MPP avec ViiV Healthcare pour la fabrication de médicaments destinés à l’adulte.
En 2014, ViiV avait signé une licence volontaire avec le Medicines Patent Pool permettant à des fabricants indiens de fournir des versions génériques du médicament à 121 pays en voie de développement.
Tous les pays du continent africain étaient inclus dans le territoire géographique de la licence à l’exception du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie et de la Lybie, ce qui a suscité l’indignation des défenseurs de l’accès aux traitements.
We Are All Africa
Afin de pousser le laboratoire ViiV à inclure plus de pays dans cette licence, une campagne d’ITPC-MENA avec ses partenaires a été enclenchée. L’association a, ainsi, fait appel au ministère de la Santé au Maroc lui demandant d’utiliser son droit d’émettre une licence obligatoire levant la protection par le brevet sur la molécule et ouvrant la porte à l’importation de versions génériques.
Une grande campagne de solidarité avec le Maroc et d’autres pays nord-africains exclus de la licence a été lancée lors de la conférence Africaine contre le Sida qui s’est tenue à Harare au Zimbabwe en décembre 2015.
Suite à cela, un dialogue a été entamé avec le laboratoire ViiV. Plusieurs réunions ont eu lieu pendant lesquelles ViiV a d’abord refusé l’idée d’élargir la licence à d’autres pays, lui opposant la négociation du prix du princeps au cas par cas. ITPC-MENA a fini par obtenir gain de cause.
Ainsi, le 25 avril 2016, à la suite de plusieurs mois de plaidoyer intense, le laboratoire a annoncé l’intégration du Maroc à sa licence volontaire.
Malheureusement, cette victoire était incomplète puisque d’autres pays de la région MENA sont restés exclus de l’accès à ce médicament.
Algeria is also Africa
Le Dolutegravir est recommandé par l’OMS comme option de première et troisième ligne. L’Afrique entière est en train de se préparer à mettre le médicament à la disposition de ses malades sauf l’Algérie qui, jusque-là, était exclue de la licence.
Dans ses efforts pour venir à bout de ce frein, ITPC-MENA a organisé, le 23 novembre 2017, un dialogue à Marrakech réunissant des représentants du laboratoire qui ont fait le déplacement spécialement de Londres, des représentants des personnes vivant avec le VIH et de la société civile de la région MENA y compris l’Algérie.
Durant la conférence ICASA 2017, ITPC-MENA et plusieurs acteurs de lutte contre le Sida de toute l’Afrique et du monde entier ont organisé une action de solidarité avec l’Algérie en protestant sur le site de la conférence, demandant, ainsi, aux autorités sanitaires de réagir.
Aux côtés de ses partenaires algériens, ITPC-MENA a poursuivi sa mobilisation ainsi que son plaidoyer jusqu’à l’annonce de la nouvelle, ce lundi 12 octobre 2020, de l’inclusion de l’Algérie dans la licence des médicaments destinés à l’adulte conclue entre ViiV Healthcare et MPP, pour un meilleur accès aux traitements du VIH.