ITPC dévoile ses orientations stratégiques 2012-2014

La Coalition Internationale de Préparation aux Traitements (ITPC) vient de rendre public son plan stratégique 2012-2014.Ce document de stratégie est le résultat de plusieurs mois de travail du Conseil consultatif mondial d’ITPC, de membres anciens et actuels du personnel et de consultants du secrétariat mondial, des coordinateurs régionaux ainsi que des organisations partenaires de la colalition. ITPC tient à leur exprimer sa sincère gratitude pour leur soutien et conseils tout au long du processus de revue stratégique. Nous tenons également à remercier toutes les personnes et les organisations qui ont participé à l’enquête en ligne pour renseigner le développement de cette orientation stratégique.

Au cours des trois prochaines années, ITPC a l’intention d’investir dans trois priorités : les gens, les connaissances et l’action. Nos trois objectifs stratégiques se concentrent sur:

(1) Renforcement des connaissances (savoir) des communautés sur les aspects scientifiques, politiques et socio-économiques de la gestion du VIH et des infections connexes;

(2) Engager et soutenir le plaidoyer par les PVVIH et les communautés affectées dans tous les aspects de la prise de décision afin d’assurer un accès : optimal, centré sur le client, de haute qualité, sans interruption, à prix abordable ; lié au suivi biologique avec un lien entre les différents services de santé : prévention, traitement, services de soins et de soutien, etc.

(3) Développer et renforcer : les capacités (individuelles, communautaires et de réseau), la mobilisation et le leadership ; et ce afin d’intensifier et de maintenir un accès de haute qualité au traitement lié au VIH.

Lors de nos différentes consultations, nous avons identifié trois priorités de connaissances et de plaidoyer qui sont:

(A) Promouvoir l’optimisation du traitement pour des médicaments : meilleurs, simples et abordables, un suivi biologique et des services y compris pour les co-infections comme la tuberculose et l’hépatite B et C.

(B) Promouvoir et assurer un traitement durable pour toutes les femmes séropositives enceintes et allaitantes.

(C) S’opposer aux réglementations commerciales déloyales en particulier celles régissant les droits de propriété intellectuelle qui constituent un obstacle majeur à la disponibilité des médicaments et au passage à l’échelle du traitement dans le futur.

ITPC travaillera sur ces domaines prioritaires à travers les modalités pour lesquelles elle est mieux connue à savoir : grâce à l’appui des communautés avec de petites subventions, le renforcement des capacités de recherche communautaire pour un plaidoyer fondé sur des preuves, et en se concentrant sur une vaste gamme d’outils d’alphabétisation/éducation au traitement et ses différentes composantes.

Au cours de cette année, plusieurs membres du personnel ont quitté ou prévoient de quitter ITPC pour passer à de nouveaux défis et positions. Nous tenons à remercier David Barr, Moises Agosto, et Andy Quan qui ont fait preuve d’un grand leadership et qui ont nourri le développement des réseaux régionaux à travers le Fonds Collaboratif sur le VIH (le programme de petites subventions). Aditi Sharma et Erika Baehr qui ont assuré la coordination du projet Suivi du traitement et plaidoyer qui produit les rapports Missing the Target ainsi que le Rapport d’évaluation des CCM. Elles nous quitteront à la fin du premier trimestre de cette année. Aditi et Erika ont joué un rôle dans le développement de la capacité des acteurs communautaires en matière de recherche et de plaidoyer montrant au monde entier les défis rencontrés par les communautés dans l’accès au traitement. Merci Aditi et Erika pour votre dévouement et le travail acharné. Merci à Dedes Nikos pour la coordination du Conseil consultatif mondial des communautés (WCAB), mais qui a décidé de se concentrer sur la crise dans son pays d’origine la Grèce. Nous sommes attristés par leur départ mais ils feront toujours partie de la famille ITPC. Et en tant que membres de la famille ils continueront à s’engager avec nous à travers de nouvelles relations.

Au cours de l’année écoulée, nous avons assisté à de nombreux développements dans la riposte au VIH. La nouvelle excitante c’est que nous avons maintenant la preuve scientifique pour soutenir que l’accès au traitement non seulement permet aux personnes vivant avec le VIH de rester en vie et en bonne santé, mais peut aussi aider à la prévention de la transmission du virus. Il y a de nouveaux débats sur le passage à l’échelle du traitement, l’efficacité de la dépense des ressources, réduire à zéro les décès, zéro nouvelles infections, zéro violations des droits humains… et un renouvellement de l’engagement politique mondial.

Pourtant, les dirigeants mondiaux ont freiné leur soutien anti-VIH et, compte tenu de la crise financière mondiale, il est peu probable qu’ils revoient à la hausse leurs engagements. Le leadership national, à la fois politique et communautaire au niveau des pays, a besoin d’intervenir et de jouer un rôle plus important. Nous devons apprendre à être plus efficaces avec les ressources et les outils afin d’atteindre l’engagement mondial de mettre 15 millions sous traitement d’ici à 2015.

Ensemble, nous pouvons continuer à bâtir un mouvement populaire autour de l’accès au traitement qui prend en compte les nombreux engagements mondiaux et les promesses inscrits dans le code international des droits de l’Homme notamment le droit à la santé et le droit de jouir des avantages du progrès scientifique et de ses applications. Ensemble, nous pouvons plaider en faveur de nouveaux médicaments plus faciles à prendre (combinaisons à dose fixe), avec moins d’effets secondaires, de deuxième ligne et troisième ligne qui ne sont pas accessibles parce qu’ils sont trop chers étant donné les règles commerciales mondiales relatives aux droits de propriété intellectuelle poussés par les mêmes bailleurs de fonds (Etats-Unis et Europe) qui coupent aujourd’hui le support.

Ensemble, nous pouvons combler l’écart de traitement qui existe parmi les populations clés vivant avec le VIH, à savoir les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes qui s’injectent des drogues, les travailleurs et travailleuses du sexe, les personnes transgenres, les migrants et les détenus dans le contexte des épidémies concentrées, généralisées et hyper-endémiques.

Ensemble, nous pouvons veiller à ce que plus aucun enfant ne naisse avec le VIH en fournissant aux mères le traitement. Ensemble, nous pouvons tendre la main à ceux qui sont infectés par la tuberculose et l’hépatite afin d’assurer que le traitement est accessible.

Aujourd’hui les communautés sont mieux organisées et facilement mobilisables par le biais des réseaux régionaux et mondiaux. Nous devons capitaliser sur la formation d’alliances plus étroites entre les uns et les autres si nous voulons voir un jour dans notre vie une « Génération sans sida».

{Sarah Zaidi
Directrice Exécutive, ITPC}