Communique de presse : L’heure tourne ! Journée mondiale de la tuberculose
La Journée mondiale de la tuberculose (TB) est célébrée chaque année le 24 mars comme un moyen de sensibiliser à la tuberculose, qui reste l’une des maladies mondiale les plus meurtrières.
Chaque jour ce sont près de 4 000 personnes qui perdent la vie et près de 28 000 personnes qui tombent malades alors que c’est une maladie évitable et curable.
Cette année et dans le contexte du COVID-19, le thème de la Journée mondiale de la tuberculose 2021 «L’heure tourne» est là pour nous rappeler que le monde manque de moyen pour mettre fin à l’épidémie mondiale.
De plus, la COVID-19 a rendu la situation pire qu’elle ne l’était auparavant, en particulier pour l’accès au diagnostic et aux traitements pour les pays les plus touchés.
Selon une étude publiée (jeudi 18 mars) par une coalition travaillant pour mettre fin à la tuberculose, 12 mois de Covid-19 ont inversé 12 ans de progrès mondial contre la maladie. «En raison de l’impact de la pandémie de Covid sur les services, le nombre de personnes diagnostiquées et traitées pour la tuberculose dans les pays les plus touchés a chuté au niveau de 2008», a déclaré la directrice exécutive de Stop TB Partnership, Lucica Ditiu.
Ainsi, nous exhortons les gouvernements à commencer à reconstruire des interventions innovantes et plus appropriées pour lutter contre la Covid, la tuberculose et les pandémies aéroportées futures. Et de veiller à ce que la prévention et les soins de la tuberculose soient protégés dans le contexte du COVID-19 et d’autres menaces émergentes.
Comme l’a déclaré M.Yassine Kalboussi du Réseau MENA to Stop TB : «La tuberculose n’est pas encore une priorité politique dans la région MENA. Le travail communautaire et la sensibilisation communautaire ne sont pas bien définis dans la plupart des pays. Il est donc important que les pays réfléchissent à leur budget de santé et reconnaître l’importance des ressources humaines pour la santé et pour la tuberculose».
Il est également important d’investir dans les systèmes de santé communautaires. En effet, les communautés jouent un rôle essentiel dans le suivi et la mise en œuvre de la Déclaration politique de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose et dans la responsabilisation des parties prenantes. Leur rôle est également crucial pour l’ampleur et la qualité des politiques et programmes nécessaires.
«Un autre problème concernant l’accès au traitement antituberculeux est l’impact des droits de propriété intellectuelle sur les médicaments antituberculeux dans de nombreux pays d’Afrique et de la région MENA. C’est l’exemple de la bédaquiline utilisée contre la tuberculose pharmaco résistante (TB pharmaco résistante)», a déclaré Mme Marwa El Harrar, Chargée de plaidoyer à ITPC-MENA. En fait, malgré les avantages du médicament et les recommandations de l’OMS, les prix élevés restent un obstacle important pour avoir accès au traitement et le laboratoire pharmaceutique utilise toujours une stratégie délicate appelée « patent evergreening » par le dépôt de brevets supplémentaires et non justifiés étendant les monopoles sur leurs médicaments au-delà de la norme de 20 ans.
La sensibilisation de cette barrière liée aux brevets devrait encourager les fabricants de médicaments antituberculeux indiens à entrer sur le marché avec des génériques et à fournir de la bédaquiline à des prix inférieurs aux programmes nationaux de lutte contre la tuberculose et aux prestataires de soins de la tuberculose dans le monde. Aujourd’hui, nous rappelons au monde que nous devons accélérer la lutte contre la tuberculose et aider les communautés de toute la région à mobiliser un financement durable pour le diagnostic, le traitement et la prévention de la tuberculose. L’heure tourne vraiment et nous devons continuer notre bataille pour les droits de santé mondiaux et contre la stigmatisation et les discriminations !