Selon la définition de l’ONUSIDA, la région MENA inclut les pays suivants : l’Algérie, le Bahreïn, Djibouti, l’Egypte, l’Iran, l’Irak, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Libye, le Maroc, Oman, le Territoire palestinien occupé, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Somalie, le Soudan, la Syrie, la Tunisie, les Emirats arabes unis et le Yémen.

Le taux de nouvelles infections à VIH et les décès liés au SIDA augmentent plus rapidement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord que n’importe où ailleurs dans le monde:

Les derniers chiffres du Programme commun des Nations sur le SIDA (ONUSIDA) indiquent que 230 000 personnes vivent avec le VIH dans les 21 pays qui, selon la définition donnée par l’organisation, composent la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).

Ces chiffres indiquent une prévalence très faible de 0,1 pour cent – en comparaison avec d’autres régions de l’Afrique australe où une personne sur quatre vit avec le VIH. Si les régions les plus touchées réussissent à réduire leur taux de nouvelles infections à VIH et les décès liés au SIDA tout en améliorant l’accès au traitement, c’est le contraire qui se produit dans la région MENA.

Cinq pays – l’Iran, le Soudan, la Somalie, l’Algérie et le Maroc – représentent 88 pour cent du nombre de cas dans la région.

La stigmatisation des groupes à risque

Il n’y a pas de chiffres vraiment fiables sur les taux d’infection en raison de la stigmatisation des comportements qui exposent certaines populations au VIH dans la région MENA, et l’ONUSIDA elle-même estime qu’entre 160 000 personnes et 330 000 personnes vivent avec le VIH.

La disponibilité limitée des ARV

Quarante pour cent pour cent des personnes vivant avec le VIH dans le monde ont accès à la thérapie antirétrovirale (ART), mais dans bon nombre de pays de la région MENA, moins de 20 pour cent des patients ont accès au traitement, ce qui représente un des taux les plus faibles au monde et joue un rôle dans la hausse importante des décès liés au SIDA, indique l’ONUSIDA.

Djibouti et le Maroc sont deux exceptions : entre 20 pour cent et 40 pour cent des adultes et des enfants vivant avec le VIH ont accès au traitement.

La marginalisation des populations affectées qui sont les moins disposées et les moins en mesure de demander un traitement joue un rôle.

Cependant, malgré l’historique de traitement globalement médiocre de la région MENA, certains gouvernements, y compris ceux du Maroc et d’Oman, ont été félicités pour la mise à l’échelle de leur programme de lutte contre le VIH.

Les organisations de la société civile de pays comme la Tunisie, le Maroc, le Liban et l’Algérie ont également été saluées pour leur action de sensibilisation et de défense des droits du patient.

Au niveau politique, le Conseil des ministres arabes de la Santé a adopté la Stratégie arabe de lutte contre le VIH et le SIDA (2014–2020) après l’adoption par le Parlement arabe de la Convention arabe sur la prévention du VIH et la Protection des droits des personnes vivant avec le VIH en mars 2012. Même des pays très conservateurs comme l’Arabie Saoudite ont désormais des programmes publics de lutte contre le VIH.

Des avancées

Parmi les avancées enregistrées au cours de ces dernières années, la création de la coalition international pour la préparation au traitement ITPC MENA ; MENA-Rosa, le premier groupe régional dédié aux femmes affectées par le VIH ; et l’émergence des groupes de soutien aux lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT).